venerdì 6 giugno 2014

Mademoiselle Sophie

Elle était là, à l’aéroport. Toute seule elle attendait qu’on vienne la chercher pour pouvoir lui montrer ce nouveau monde dans lequel elle allait plonger.
Les yeux luisants, le regard pensif, la tête pleine de voix qu’elle ne reconnaissait pas. Son être bombardé par les mots explosifs d’une langue qui lui sonnait dure et bizarre en même temps. Une voix d’homme la fit sursauter.
- Mademoiselle Sophie ? Êtes-vous bien mademoiselle Sophie ? -
Elle tourna la tête à gauche et fut soulagée en entendant des mots familiers prononcés d’un inconnu dont la voix n’était pas comparable à celles auxquelles elle était habituée. C’était peut-être l’accent ou le ton qui lui donnaient des frissons.
- Oui, c’est bien moi ! Et vous êtes …. ? -
- Moi, je suis Roberto, le conducteur de la voiture qui vous conduira chez M. Villa. Suivez-moi, s’il vous plaît . Permettez-moi de prendre votre valise ! -
Elle le suivit silencieusement en apercevant les regards émerveillés des gens autour d’elle qui la scrutaient comme si elle était un animal rare. Ensuite un femme dit : - Elle est noire, qu’est-ce qu’elle fait ici ? -
Du coup, Sophie crut tout comprendre. Elle aurait dû lutter et souffrir pour voir respectés ses droits et sa condition de femme noire au pays des blancs. Cette phrase là, comprise par hasard, fut la première flèche au cœur qu’on lui avait tirée dans cette terre qui ne lui appartenait pas, mais qu’elle aurait appris à aimer comme si c’était la sienne.

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